Italie, Vittorio Emanuele II, 20 Lire
1865 - Turin - Or - TTB+ - KM:10.1
Vendue
6.43 gr.
De l’or
Si de nos jours l’or s’est fait un nom en tant que roi des métaux précieux, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, par exemple, dans la Grèce antique, le bronze de Corinthe lui était largement considéré comme supérieur. Pourtant, avec le temps, il a su s’imposer comme le prince de la monnaie même s’il se dispute fréquemment la première place avec l’argent au titre d’étalon.
Pourtant, d’autres métaux semblent bien plus précieux que cette paire, comme le rhodium ou le platine. Certes. Mais si le minerai n’est pas assez disponible, comment fabriquer des monnaies en quantité suffisante ? Il s’agit donc là d’un équilibre subtil à trouver entre rareté et disponibilité.
Mais il y a mieux, l’or est non seulement quasiment inaltérable, quelles que soient les conditions de stockage (et le fond des poches n’est pas le plus précieux des écrins) mais également malléable (les coins et les graveurs le remercient).
Voici donc le cocktail idéal pour battre monnaie sans tarder, et on ne s’en est pas privé !
Son nom vient du latin aurum et son symbole chimique est Au. Son origine est probablement extra-terrestre, il s’agirait en effet de poussière d’étoiles dégagée suite à une collision violente entre deux étoiles à neutrons. Non seulement précieux, mais également poète…
Les premières monnaies en or furent frappées par les rois Lydiens, probablement entre le VIIIème et le VIème siècle av. J.-C.. Si de nos jours les seules frappes en or sont celles de monnaies d’investissement (monnaies lingots) ou en tant que séries limitées à destination des collectionneurs, ce ne fut pas toujours le cas. Et l’or circula longuement de mains en mains et d’époque en époque, des gisements aurifères antiques du fleuve Pactole aux premières années du XXème siècle.
En tant que métal précieux, au même titre que l’argent, l’or est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Même si, de nos jours, la valeur pour le collectionneur dépasse fréquemment largement celle du métal…
Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’or, au naturel trop malléable, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’or entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’or à 999‰, soit 999 parts d’or pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité "TTB+"
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de mains en mains et de poches en poches, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est quant à lui clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
Mais pourquoi ce plus accolé à cette double beauté nous direz-vous ?
Ce petit “plus” indique qu’il s’en est fallu de peu pour que l’article de collection ici présent n’accède à un rang supérieur de qualité lors de l’évaluation réalisée par nos experts. Un Très Très Bel article quasiment SUPerbe, donc…
L'Italie
- Position géographique : Europe du sud
- Régime politique actuel : République parlementaire
- Capitale actuelle : Rome
L’Histoire dans les grandes lignes
Vème siècle de notre ère. L’Empire romain d’occident jette ses derniers feux. Le dernier empereur, Romulus Augustule (dont on appréciera l’ironie du nom) est mis à bas par un certain Odoacre en 476. Celui-ci, modeste (ou réaliste), ne se déclare plus que roi d’Italie. Se succèdent alors sur le territoire les Ostrogoths, les Vandales, l’Empire byzantin puis les Lombards.
Au Moyen-âge, puis à la Renaissance dont elle est le berceau, l’Italie est un amas hétéroclite de cités indépendantes, de duchés, républiques et autres principautés. Le nord étant dominé d’abord par Charlemagne puis par le Saint-Empire romain germanique. On y trouve également, plus au sud, les Etats pontificaux. Après quoi, c’est Napoléon Bonaparte qui viendra mettre un coup de pied dans la fourmilière de la botte en y créant moultes républiques locales alliées de la France.
C’est au XIXème siècle seulement que l’unification commence à se formaliser mettant fin à l'époque des États italiens. La première proclamation d’un royaume d’Italie se fait en 1861, même si le royaume reste “partiel”. Et ce n’est qu’en 1871 que l’on peut considérer le royaume comme étant “au complet” sous le régime d’une monarchie constitutionnelle dont Rome est la capitale. De la multitude d’entités italiennes initiales, seules subsisteront la République de Saint-Marin et l'État du Vatican.
Après la Première Guerre mondiale, tout comme en Allemagne, c’est le sentiment d’avoir été floué par le Traité de Versailles et la crise économique qui favorisent la montée au pouvoir de Benito Mussolini. C’est en 1922, après la marche sur Rome, qu’il prend la tête du gouvernement que lui confie le roi Victor-Emmanuel III. Et tout comme en Allemagne, la montée du pouvoir fasciste se fera dans la violence et dans les urnes. En 1925 et 1926, le Duce pose les bases d’un État autoritaire avec les lois fascistissimes.
L’Italie est partie prenante dans les forces de l’Axe, aux côtés de l’Allemagne et du Japon, pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1943, les Alliés débarquent en Sicile et le roi ordonne l’emprisonnement de Mussolini qui sera délivré par les allemands. C’est alors le temps d’une Italie coupée en deux entre les Alliés au sud et l’occupation allemande au nord. C’est le temps de la guerre civile et le pays n’est plus qu’un immense champ de bataille. C’est finalement en 1945 que le Duce en fuite est intercepté par des partisans communistes et pendu.
1946 sonne le glas de la monarchie italienne grâce à un référendum. La République italienne est proclamée avec un régime parlementaire. Humbert II, dernier roi d’Italie qui n’aura régné que 35 jours, quitte le trône et part pour le Portugal sans abdiquer. En 1948, il est interdit à tout membre de la famille royale de revenir sur le sol italien.
Monnaies
Avant l’unification de 1861, le territoire italien est tellement morcelé, souvent occupé, écartelé et politiquement mouvant qu’il est difficile de résumer en quelques lignes un historique clair.
Retenons-en quelques monnaies notables. Le florin en or (fiorino), créé en Toscane en 1252, qui est utilisé comme monnaie internationale. En 1282, c’est Venise qui frappe son premier ducat en or et fait de l’ombre au florin. Puis, au XVIIIème, sous l’influence autrichienne, c’est le grand retour du florin et l’arrivée du gulden. Mais il faut également compter avec le genovino de la République de Gênes, le scudo des Etats pontificaux, le ducat de Naples et de Sicile ou encore la couronne du Trentin. En Sardaigne, depuis le XVIème siècle, on utilise la livre.
Et pourtant, l’on finit par revenir aux sources. En effet, au tout début de notre ère, était la libra (livre romaine). Une unité de poids. En 790, Charlemagne décide de faire de cette unité de poids une unité monétaire pour son empire. Ainsi naît la lire d’argent qui pèse 325 grammes et vaut 240 deniers où que l’on se trouve en terre carolingienne.
Et c’est un autre empereur, Napoléon Ier, qui la remettra au goût du jour en tant que première monnaie de “son” Royaume d’Italie en 1806. La lire italienne, tout comme le franc, se doit de peser 5 grammes d’argent et porte la mention “Napoléon, empereur et roi”.
L’Italie n’achève toutefois sa réelle unité monétaire que lors de la réunification complète du royaume. En 1862, la lire (₤) est seule à circuler, pèse 4,5 grammes d’argent et est subdivisée en 100 centimes.
La lire perdurera et fluctuera au gré des périodes de crise, d’inflation ou de croissance, jusqu’à l’arrivée de l’euro en 2002.Les grandes inventions
Les italiens ont inventé, entre autres, la pile électrique (Alessandro Volta, 1800), la radio (Guglielmo Marconi, 1895), le piano (Bartolomeo Cristofori, 1709), les lunettes (XIIIème siècle) ou encore le moteur à combustion (Eugenio Barsanti et Felice Matteucci, 1854).
Illustration: "Piazza Navona, Rome" par Gaspar Van Wittel (1699)