Grande-Bretagne, George V, 1/2 Sovereign
1913 - Or - TTB - KM:819
Vendue
Grande Bretagne, Georges V (1910-1936), 1/2 Souverain 1913, KM 819 (Monnaies>Etrangères>Grande Bretagne).
3.96 gr
De l’or
Si de nos jours l’or s’est fait un nom en tant que roi des métaux précieux, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, par exemple, dans la Grèce antique, le bronze de Corinthe lui était largement considéré comme supérieur. Pourtant, avec le temps, il a su s’imposer comme le prince de la monnaie même s’il se dispute fréquemment la première place avec l’argent au titre d’étalon.
Pourtant, d’autres métaux semblent bien plus précieux que cette paire, comme le rhodium ou le platine. Certes. Mais si le minerai n’est pas assez disponible, comment fabriquer des monnaies en quantité suffisante ? Il s’agit donc là d’un équilibre subtil à trouver entre rareté et disponibilité.
Mais il y a mieux, l’or est non seulement quasiment inaltérable, quelles que soient les conditions de stockage (et le fond des poches n’est pas le plus précieux des écrins) mais également malléable (les coins et les graveurs le remercient).
Voici donc le cocktail idéal pour battre monnaie sans tarder, et on ne s’en est pas privé !
Son nom vient du latin aurum et son symbole chimique est Au. Son origine est probablement extra-terrestre, il s’agirait en effet de poussière d’étoiles dégagée suite à une collision violente entre deux étoiles à neutrons. Non seulement précieux, mais également poète…
Les premières monnaies en or furent frappées par les rois Lydiens, probablement entre le VIIIème et le VIème siècle av. J.-C.. Si de nos jours les seules frappes en or sont celles de monnaies d’investissement (monnaies lingots) ou en tant que séries limitées à destination des collectionneurs, ce ne fut pas toujours le cas. Et l’or circula longuement de mains en mains et d’époque en époque, des gisements aurifères antiques du fleuve Pactole aux premières années du XXème siècle.
En tant que métal précieux, au même titre que l’argent, l’or est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Même si, de nos jours, la valeur pour le collectionneur dépasse fréquemment largement celle du métal…
Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’or, au naturel trop malléable, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’or entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’or à 999‰, soit 999 parts d’or pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “TTB”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de main en main et de poche en poche, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est, quant à lui, clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
La Grande-Bretagne
- Position géographique : Europe de l’ouest
- Régime politique actuel : Monarchie constitutionnelle parlementaire
- Capitale actuelle : Londres
L’Histoire dans les grandes lignes
La Grande-Bretagne désignant en réalité de nos jours l’île constituant la majorité du Royaume-Uni, il est donc plus correct d’évoquer ici le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (version longue). Et avant que le royaume le devienne (uni), ce fut une longue route. Même dans l’Antiquité, l’île de Bretagne se trouvait déjà coupée en deux par le mur d’Hadrien. Au nord se trouvaient les pictes, au sud les bretons.
L’île subit de nombreuses invasions au cours des premiers siècles de notre ère. Invasions qui contribuent à la peupler. Angles, vikings, saxons et enfin normands de Guillaume le Conquérant qui font finalement sa conquête en 1066.
Pour autant, l’unification est une longue route pavée de guerres, d'escarmouches, d’héritages et d’intrigues royales. Elle commence par la victoire d’Edouard Ier sur le dernier prince gallois Llywelyn en 1282. En 1536, le Pays de Galles devient partie intégrante du Royaume d’Angleterre.
Pour l’Ecosse, Jacques VI d’Ecosse (couronné en 1567) se trouve être aussi Jacques Ier d’Angleterre et d’Irlande (couronné en 1603) et est de fait le premier souverain à porter les deux couronnes. En toute logique, il s’autoproclame donc “King of Great Britain, France and Ireland” (roi de Grande-Bretagne, de France et d’Irlande).
Rappelons, à toutes fins utiles, que depuis Edouard III et la Guerre de Cent Ans, la mention de la France dans le titre est toute symbolique et n’indique en rien des possessions françaises potentielles.
La Grande-Bretagne fera sa révolution bien avant tout le monde, au XVIIème siècle. Première révolution dont Olivier Cromwell sera le porte-drapeau. Il sera le lord protecteur du Commonwealth républicain d'Angleterre, d’Irlande et d’Ecosse.
En 1661, la monarchie reprend le dessus mais ne fera pas long feu en l’état. Depuis la Glorieuse Révolution et le vote du Bill of Rights de 1689, le roi ou la reine d’Angleterre (puis du Royaume-Uni) ne dispose alors plus que de pouvoirs très limités qui consistent notamment à conseiller et à nommer le Premier Ministre parmi les membres du parti majoritaire.
En 1707, l’Acte d’Union déclenche la fusion des parlements anglais et écossais pour un royaume unique : la Grande-Bretagne. En 1801, c’est au tour de la couronne d’Irlande de fusionner avec la couronne britannique. Ainsi naît le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. Les dissensions religieuses au sein de l’Irlande conduiront toutefois à la séparation de l’Irlande du Sud en 1922. L’intitulé du pays devient alors Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord.
Le Royaume-Uni est un des premiers pays à s’industrialiser, un des premiers à émettre du papier monnaie, un des premiers à user du chemin de fer. Il assoit sa richesse notamment grâce au commerce des esclaves et à son expansion coloniale. Il est à noter qu’il fut également le premier à abolir le commerce des esclaves avec le Slave Trade Act de 1807.
Le XIXème siècle assoit l’Empire britannique (soit le Royaume-Uni et toutes ses entités coloniales) comme première puissance mondiale. Son territoire couvre alors environ ⅓ des territoires dans le monde. On l’appelle l’”Empire sur lequel le soleil ne se couche jamais”.
Au XXème siècle, les Etats-Unis lui chiperont toutefois la première place au classement des superpuissances au sortir de la Première guerre mondiale. A la fin des années 50, le Royaume-Uni voit également la décolonisation amoindrir sa puissance sur la scène mondiale. Les années Thatcher de 1979 à 1990 seront l’ère des grandes privatisations et d’une baisse de l’industrialisation.
Entrée en 1973 dans la CEE (Communauté Economique Européenne), le Royaume-Uni quitte finalement l’Union Européenne à la fin de l’année 2020 avec le Brexit.
Monnaies
Sa circulation depuis le XIème siècle en Angleterre fait de la livre sterling (pound sterling) une des plus anciennes monnaies encore en usage de nos jours. Le terme sterling pourrait dériver du normand “steorra”, signifiant étoile. Mais d’autres explications sont également avancées. Depuis le XVIIIème siècle, elle est symbolisée par le symbole £.
Il est à noter que si la livre sterling n’a pas changé, ses subdivisions oui. Ce n’est qu’en 1971 que les britanniques passent au système décimal et que la livre vaut depuis 100 pence tout ronds.
Si la livre garde le même nom pour tout le territoire britannique c’est toutefois une erreur de penser qu’elle est utilisable partout. Si de facto, celle émise par la Banque d’Angleterre est acceptée partout, ce n’est pas le cas de la livre écossaise ou nord-irlandaise. On trouve également des déclinaisons pour Jersey (livre jersiaise), Guernesey (livre de Guernesey) ou encore l’Ile de Man (Manx pound)...
Les grandes inventions
Les britanniques ont inventé, entre autres, le télescope réfléchissant (Isaac Newton, 1668), la brosse à dents (William Addis, 1770), les mots croisés (Arthur Wynne, 1913), le timbre poste (Rowland Hill et James Chalmers, 1840), le tire-bouchon (Samuel Henshall, 1795), le thermos (James Dewar, 1892), le World Wide Web (Timothy John Berners-Lee, 1989) ou encore l’aspirateur électrique (Hubert Cecil Booth, 1901).
Illustration: "Vue de la Bourse de Londres" par Joseph Nickolls (avant 1738)