Allemagne, Médaille, Bundespräsident Richard von Weizsäcker
1995 - Or - BE - FDC
Aigle tête à gauche portant les écus des Lander, date séparée par son cou.
Tête de Richard von Weizsäcker de trois quarts à gauche, dates en-dessous.
Or 999 ‰.
DEUTSCHLAND
BUNDESPÄSIDENT RICHARD VON WEIZSÄCKER / ·1984-1994·
1.21 gr
De l’or
Si de nos jours l’or s’est fait un nom en tant que roi des métaux précieux, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, par exemple, dans la Grèce antique, le bronze de Corinthe lui était largement considéré comme supérieur. Pourtant, avec le temps, il a su s’imposer comme le prince de la monnaie même s’il se dispute fréquemment la première place avec l’argent au titre d’étalon.
Pourtant, d’autres métaux semblent bien plus précieux que cette paire, comme le rhodium ou le platine. Certes. Mais si le minerai n’est pas assez disponible, comment fabriquer des monnaies en quantité suffisante ? Il s’agit donc là d’un équilibre subtil à trouver entre rareté et disponibilité.
Mais il y a mieux, l’or est non seulement quasiment inaltérable, quelles que soient les conditions de stockage (et le fond des poches n’est pas le plus précieux des écrins) mais également malléable (les coins et les graveurs le remercient).
Voici donc le cocktail idéal pour battre monnaie sans tarder, et on ne s’en est pas privé !
Son nom vient du latin aurum et son symbole chimique est Au. Son origine est probablement extra-terrestre, il s’agirait en effet de poussière d’étoiles dégagée suite à une collision violente entre deux étoiles à neutrons. Non seulement précieux, mais également poète…
Les premières monnaies en or furent frappées par les rois Lydiens, probablement entre le VIIIème et le VIème siècle av. J.-C.. Si de nos jours les seules frappes en or sont celles de monnaies d’investissement (monnaies lingots) ou en tant que séries limitées à destination des collectionneurs, ce ne fut pas toujours le cas. Et l’or circula longuement de mains en mains et d’époque en époque, des gisements aurifères antiques du fleuve Pactole aux premières années du XXème siècle.
En tant que métal précieux, au même titre que l’argent, l’or est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Même si, de nos jours, la valeur pour le collectionneur dépasse fréquemment largement celle du métal…
Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’or, au naturel trop malléable, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’or entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’or à 999‰, soit 999 parts d’or pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité "FDC"
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots poétiques, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Fleur De Coin
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie est neuve et sans défaut. Elle n’a probablement jamais circulé ni vu le fond d’une poche de près. Le terme “Fleur de coin” était d’ailleurs initialement utilisé afin de désigner les premières pièces frappées avec un coin neuf. Par extension, cet état désigne donc maintenant les pièces de monnaies “parfaites”, ne présentant aucun défaut, avec toute leur brillance d’origine.
L’Allemagne
- Position géographique : Europe centrale
- Régime politique actuel : République constitutionnelle parlementaire fédérale
- Capitale actuelle : Berlin
L’Histoire dans les grandes lignes
Des peuples “barbares” germains du Ier siècle de notre ère, perpétuelle source d’inquiétude pour l’Empire romain, à la domination du Royaume franc du Vème au Xème siècle, puis sous la coupe de Charlemagne, c’est d’abord au Moyen-âge, après la destitution de Charles III le Gros en 887, que le peuple germain existe en tant que tel.
Ce sera alors l’ère du Saint-Empire romain germanique qui durera du IXème à la fin du XVIIIème siècle. Empire à la longévité exceptionnelle qui ne s’éteindra que sous le feu roulant des Lumières, de la Révolution française voisine et de l’expansionnisme effréné de Napoléon Bonaparte.
Le XIXème siècle est agité et accouche finalement en 1871 du Kaiserreich (Empire allemand), un état fédéral avec à sa tête un Kaiser, un chancelier, et un parlement, le Reichstag. A la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, le Kaiser est renversé et l’Allemagne amputée de 13% de son territoire. Vient alors l’ère de la République de Weimar, minée dès le départ par le Traité de Versailles et la crise économique. Hitler entre en scène.
En 1932 il est nommé chancelier puis, grâce à la loi des pleins pouvoirs de 1933, instaure un système dictatorial. A la mort du président Hindenburg en 1934, voici donc venue l’ère du Troisième Reich, sa folie, sa main de fer, sa politique terrifiante, son nationalisme échevelé et son désir d’expansion sans limites. Le Troisième Reich et les forces de l’Axe ne capituleront qu’en mai 1945.
Après la Seconde Guerre mondiale et l’occupation des Alliés, dès 1949, l’Allemagne se scinde en deux et le rideau de fer descend alors que monte le mur de Berlin. Le mur ne chutera qu’en 1989 et l’Allemagne coupée en deux retrouvera enfin son unité perdue en 1990.
Monnaies
La devise allemande a toujours été le mark sous différentes formes. Le mot “mark” (ou marc) trouve son origine dans le Moyen- Âge. Au XIIème siècle, le mark possède une valeur directement liée au poids de métal qui le constitue.
Le mark en tant qu’unité monétaire n’est défini qu’en 1871 par le Reichstag. Il vaut alors 1/1395 livre d'or et est subdivisé en 100 pfennig.
Vient ensuite la réforme monétaire de 1923 suite à une inflation galopante (imaginez, 1 dollar vaut alors jusqu’à 11,7 milliards de mark) qui établit alors le Rentenmark contre hypothèque du capital du pays. 1 milliard de mark-papier équivaut alors à 1 Rentenmark. Une fois la situation stabilisée, en 1924, le Reichsmark est alors créé et convertible en or ou en devises. Celui-ci perdurera jusqu’en 1948.
En 1948, on passe à deux monnaies. La zone ouest (future RFA) utilise le Deutsche Mark et la zone est (future RDA) le mark est-allemand. Lors de la réunification de 1990, seul le Deutsche Mark (DM) subsistera.
En 2002, l’Allemagne passe à l’euro.
Les grandes inventions
Les allemands ont entre autres inventé l’imprimerie (Gutenberg au XVème siècle), l’automobile (Benz en 1885), l’aspirine (Felix Hoffmann, 1897), les rayons X (Wilhelm Conrad Röntgen, 1895) ou encore les filtres à café (Melitta Bentz, 1908).
Illustration: "Vue de l'Opéra et Unter den Linden, Berlin" par Eduard Gaertner (1845)