Guadeloupe, Escalin, 1802
Contremarqué RF - Argent - TTB+ - KM:2
Vendue
Contremarque "RF" sur un reste de sommet de couronne.
Reste de haut de couronne de laurier.
Escalin d'argent fabriqué en Guadeloupe à partir de 1802 par les autorités françaises, avec une contremarque "RF" sur une section trapézoïdale, découpée dans une pièce de 8 réaux de Charles IV d'Espagne, reconnaissable sous la contremarque à la couronne et au revers au morceau de couronne de laurier. L'objectif de ces découpes était d'obtenir du petit numéraire, celui ci étant invariablement en manque dans les Antilles. Pour procéder, on découpait tout d'abord le centre d'une "gourde" (généralement une pièce de 8 réaux) pour en faire une pièce de 4 escalins de forme octogonale, puis on découpait la couronne restante en huit petites sections, qu'on contremarquait "RF" pour leur donner une valeur d'un escalin chacun. On estime le nombre de pièces découpées de cette sorte à plus ou moins 2000, résultant une estimation d'environ 8000 de ces petits divisionnaires; cependant très peu nous sont parvenus et les ceux restants passent pour très rare auprès des collectionneurs et se compteraient tout au mieux en dizaines.
RF
2.25 gr
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité "TTB+"
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de mains en mains et de poches en poches, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est quant à lui clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
Mais pourquoi ce plus accolé à cette double beauté nous direz-vous ?
Ce petit “plus” indique qu’il s’en est fallu de peu pour que l’article de collection ici présent n’accède à un rang supérieur de qualité lors de l’évaluation réalisée par nos experts. Un Très Très Bel article quasiment SUPerbe, donc…