Mysie, Statère, ca. 500-480 BC
Cyzique - Electrum - TB+
Vendue
Protome de lion à gauche, pattes avant visibles. A droite, un thon.
Carré incus quadripartite.
Von Fritze I 41; Greenwell 109; Boston MFA 1416 = Warren 1534; SNG BN 181 (hekte); BMC 46; Jameson 2163; Schultz 76; Wroth 46; CN type 11254.
16.14 gr
Grèce antique : époque archaïque
L’époque archaïque de la Grèce antique succède aux âges obscurs. La date souvent retenue pour ses débuts serait la date des premiers Jeux olympiques, en 776 av. J.-C. Elle se termine avec les Guerres médiques, 3 siècles plus tard.
Il s’agit d’une période de fondation avec la structuration politique des cités grecques (Polis) et leurs agoras. Cette période marque également la colonisation de vastes territoires, notamment autour du bassin méditerranéen et sur les bords de la mer Noire. C’est l’époque des auteurs tels qu’Homère ou Hésiode, celle de Thalès et celle de l’apparition des héros fondateurs de cités. C’est également le début de l’ère des comptoirs commerciaux, de l’alphabet grec, de la naissance de la démocratie à Athènes, des premiers textes juridiques écrits et, bien sûr, celui de la monnaie.
La monnaie
S’il est UNE période importante dans laquelle la numismatique trouve sa source et la monnaie son creuset, c’est bien la période archaïque. En effet, en trois siècles, plusieurs méthodes utilisées pour les transactions commerciales vont se côtoyer et peu à peu évoluer jusqu’à devenir monnaie à part entière.
Le troc, tout d’abord. Puis, venu de Mésopotamie en passant par les routes commerciales phéniciennes, l’usage du “Hacksilber” autrement dit de l’argent, d’origine diverse, bijoux et objets compris, et dont le poids et la pureté sont difficiles à évaluer. Pour faciliter son usage, on finit donc par créer des sachets scellés dont le poids et la pureté du métal ont été au préalable contrôlés.
Et en toute logique, suivit donc la monnaie.
Elle est probablement née vers 640 av. J.-C. en Lydie, en Asie Mineure (actuelle Turquie). D’abord en électrum, un alliage d’or et d’argent, on la standardise et on attribue des dénominations. Son usage reste dans un premier temps local et peu pratique pour les petits achats du quotidien. La plus petite dénomination, 1/96ème de statère, représentant tout de même 2 jours de salaire. Peu à peu, la teneur en or de l’alliage s’appauvrit et on finit par évoluer vers un bimétallisme or et argent. C’est probablement à ce moment-là, lorsque des monnaies en argent commencent à être émises et permettent enfin les petits achats, que son usage commence à se répandre et prendre de l’ampleur dans le monde grec, au détriment du “Hacksilber”.
Les types sont multiples, les étalons aussi. Les émetteurs ne sont dans un premier temps probablement pas tous des États ou des Cités mais aussi des particuliers fortunés. Au niveau du style on constate tout de même quelques similitudes, souvent des animaux à l’avers et un poinçon avec frappe incuse au revers.
Vers 500 av. J.-C., il semble que les émissions se régulent quelque peu, étant désormais réservées à des entités étatiques. En Egée du sud, on note notamment l’émergence, vers la fin du VIème siècle, des monnaies frappées par Egine et sa tortue à l’avers et celles de Corinthe et son Pégase. Puis vient Athènes qui, après quelques types erratiques, émet sa célèbre chouette en parallèle d’une démocratie naissante, posant ainsi les bases d’un monnayage usant d’une sémiotique communautaire et civique qui perdure encore de nos jours.
De cette période, il faut donc retenir la pose de fondations essentielles mais également la diversité et l’absence d’unicité de l’usage monétaire qui ne viendra qu’un peu plus tard. Comme toute chose en Grèce antique, le Chaos précède l’ordre.