Septimius Severus & Julia Domna, Aureus, 200-201
Rome - Or - FDC - Calicó:161a
Vendue
Buste lauré de Septime Sévère à droite, les épaules dénudées.
Buste drapé de Julia Domna à droite, portant une boucle d'oreille ronde sous ses cheveux ondulés en six vagues et tirés vers l'arrière par un chignon.
La monnaie que nous vous proposons à la vente, au delà de son exceptionnel état de conservation - n'ayant vraisemblablement jamais circulé - de sa patine envoutante et de son pedigree détaillé ci-dessous, est surtout un type d'une insigne rareté. Parmi les aureus déjà peu courants sur lesquels figurent Septime Sévère avec des membres de sa famille, ceux avec Julia Domna et l'empereur au buste nu sont les plus rares. On reste émerveillé par la finesse de gravure et l'expressivité des portraits du couple impérial et par le soin apporté aux détails capillaires. De plus, on appréciera une frappe parfaitement centrée et d'une régularité parfaite, sans faiblesses. Cet aureus est issu de la vente Nomos 24 du 22 mai 2022 (lot n°417) et vendu pour le compte d'une banque suisse. Il est préalablement passé chez Numismatica Ars Classica 52 le 7 octobre 2009 (lot n°507), chez Numismatica Fine Arts XXVI le 14 août 1991 (lot n°277) et provient de la vente de la collection de V. M. Brand, partie 3, Sotheby's Zurich, le 9 juin 1983 (lot n°368). La monnaie a été acquise à l'origine auprès de Spink à Londres en 1910 et provient de la trouvaille de la Gertrudenstrasse de Cologne (CHRE 5289). Ce trésor a été découvert en 1909 par des ouvriers lors de travaux de fondation d'un d'un bâtiment. Il s'agit d'un exceptionnelle et colossal ensemble de plus de 22 500 aurei et denarii, principalement datés des règnes de Septime Sévère et Caracalla pour les quelques milliers de monnaies ayant été identifiées. La décomposition du contenant dans lesquels ils étaient cachés a donné aux monnaies de ce trésor un patine très particulière aux magnifiques reflets violacés, qu'on peut admirer sans fin sur notre aureus.
SEVERVS AVG PART MAX
IVLIA AVGVSTA
7.57 gr
De l’or
Si de nos jours l’or s’est fait un nom en tant que roi des métaux précieux, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, par exemple, dans la Grèce antique, le bronze de Corinthe lui était largement considéré comme supérieur. Pourtant, avec le temps, il a su s’imposer comme le prince de la monnaie même s’il se dispute fréquemment la première place avec l’argent au titre d’étalon.
Pourtant, d’autres métaux semblent bien plus précieux que cette paire, comme le rhodium ou le platine. Certes. Mais si le minerai n’est pas assez disponible, comment fabriquer des monnaies en quantité suffisante ? Il s’agit donc là d’un équilibre subtil à trouver entre rareté et disponibilité.
Mais il y a mieux, l’or est non seulement quasiment inaltérable, quelles que soient les conditions de stockage (et le fond des poches n’est pas le plus précieux des écrins) mais également malléable (les coins et les graveurs le remercient).
Voici donc le cocktail idéal pour battre monnaie sans tarder, et on ne s’en est pas privé !
Son nom vient du latin aurum et son symbole chimique est Au. Son origine est probablement extra-terrestre, il s’agirait en effet de poussière d’étoiles dégagée suite à une collision violente entre deux étoiles à neutrons. Non seulement précieux, mais également poète…
Les premières monnaies en or furent frappées par les rois Lydiens, probablement entre le VIIIème et le VIème siècle av. J.-C.. Si de nos jours les seules frappes en or sont celles de monnaies d’investissement (monnaies lingots) ou en tant que séries limitées à destination des collectionneurs, ce ne fut pas toujours le cas. Et l’or circula longuement de mains en mains et d’époque en époque, des gisements aurifères antiques du fleuve Pactole aux premières années du XXème siècle.
En tant que métal précieux, au même titre que l’argent, l’or est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Même si, de nos jours, la valeur pour le collectionneur dépasse fréquemment largement celle du métal…
Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’or, au naturel trop malléable, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’or entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’or à 999‰, soit 999 parts d’or pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité "FDC"
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots poétiques, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Fleur De Coin
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie est neuve et sans défaut. Elle n’a probablement jamais circulé ni vu le fond d’une poche de près. Le terme “Fleur de coin” était d’ailleurs initialement utilisé afin de désigner les premières pièces frappées avec un coin neuf. Par extension, cet état désigne donc maintenant les pièces de monnaies “parfaites”, ne présentant aucun défaut, avec toute leur brillance d’origine.