Sicile, Dionysios I, Decadrachm
405-400 BC - Syracuse - Œuvre non signée de
Vendue
Sicile, Syracuse, Dionysios I (432-367 av. J.C.
), Decadrachm, 405-400 av. J.C.
, Œuvre non signée de Kimon, SNG Ashmolean:2023 (mêmes coins). Issu des Collections Mieza et J.P.
Morgan.
Quadrige courant à gauche conduit par un aurige, tenant les rênes et un kentron, couronné par une Niké volant à droite ; à l’exergue, trophée d’armes constitué d’une javeline, d’une cuirasse et d’un casque attique; en-dessous, [AΘΛA]
Tête d'Aréthuse à gauche, portant une boucle d'oreille avec pendentif et un collier de perles ; cheveux ondulés attachés devant avec un ampyx et retenus derrière par un filet. Autour, quatre dauphins nageant, le second ayant un contact dorsal avec la troncature du cou.
Un spécimen des décadrachmes de Syracuse extrêmement rare, dans un excellent état de conservation et un haut relief tout à fait splendide ! Et avec une magnifique patine de médailler ! Nous notons un défaut sur le flan à la frappe au niveau du dauphin inférieur gauche.12h. Cet monnaie est d'une grande finesse dans sa gravure, d'une grande précision avec notamment ce superbe quadrige au droit avec les chevaux dégageant une grande élégance, mais aussi le portrait d'Aréthuse, la divinité protectrice de la cité de Syracuse, dont les traits ont été magnifiés par le graveur à travers son visage comme sa coiffure. L'un des plus importantes dénominations en argent du monde grec, cet exemplaire semble être issu du travail du graveur Kimon, actif à Syracuse à la toute fin du 5ème siècle av. J.C sous le règne du tyran Dionysos I. Si certains graveurs signaient directement, mais discrètement leurs œuvres, notamment Evainètes, actif à la même période, qui signe sur un panneau portés par la Nike, Kimon ici ne l'a pas fait. Les chercheurs ont réussis à identifier le style de Kimon malgré cette absence de signature, et ont aussi cherché à attribuer la frappe de ces monnaies exceptionnelles à un événement précis car il était extrêmement rare de frapper de telles dénominations pour une cité grecque. Si l'occasion ne peut être clairement déterminé, il est assez clair qu'il est relié à un évènement militaire, les armements présents à l'exergue semblent en être la figuration, accompagnés de "AΘΛA", mot qui renvoie au lexique du combat, de la lutte en grec ancien. Cette association rappelle une pratique connue, quand les grecs dédiaient leurs équipements militaires aux dieux à la suite de victoires militaires en les gravant. Rappelons enfin que ces dénominations étaient frappées de manière très exceptionnelle par les cités grecques, à l'occasion de projets très important, qui nécessitaient un apport de fonds très conséquent comme par exemple la construction ou à la rénovation de bâtiments publics, l'achat de denrées ou un financement militaire. Cette monnaie a une valeur aussi bien pécuniaire qu'historique de la plus haute importance. SNG Ashmolean 2023 (mêmes coins); Regling 8. Jongkees 8; SNG Lloyd 517 (mêmes coins); Boston MFA 434 (mêmes coins); Pozzi 611 (mêmes coins). Pédigrée: Ex Gans 16, 19 April 1960, 196 sale ; Nomos AG, Auction 3, 10 May 2011, lot 30. Issu des Collections Mieza et J.P. Morgan.
[AΘΛA]
ΣYR – AKOΣIΩN
43.12 gr
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité "TTB+"
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de mains en mains et de poches en poches, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est quant à lui clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
Mais pourquoi ce plus accolé à cette double beauté nous direz-vous ?
Ce petit “plus” indique qu’il s’en est fallu de peu pour que l’article de collection ici présent n’accède à un rang supérieur de qualité lors de l’évaluation réalisée par nos experts. Un Très Très Bel article quasiment SUPerbe, donc…