Allemagne, Jeton, Nuremberg
Jeton de Compte - Laiton - Damianus Krauwinckel - TTB
1.85 gr.
Du laiton
Le laiton a eu de nombreux noms au cours de l’histoire… On l’appelle aussi bien orichalque (aurichalcum) chez les romains et les grecs, bronze florentin ou vénitien, cuivre jaune, similor ou bien encore tombac. Son nom change en fonction des proportions de la recette et de son origine mais la composition de cet alliage reste : un mariage esthétique réussi entre le zinc et le cuivre.
L’alliage est d’humeur variable et de couleur changeante : plus le zinc domine, plus sa teinte blanchit, plus le cuivre domine plus il se pare de reflets mordorés.
Sous sa forme monétaire, on en trouve trace au premier siècle av. J.-C., du côté de l’Asie mineure, plus probablement dans le Royaume du Pont. Son usage se répandra ensuite en Asie et en Europe. Auguste le substitue notamment au bronze pour certains dupondii et sesterces. Beaucoup plus tard, au XVIIIème siècle, il est fréquemment utilisé pour les jetons. Le pinchbeck (un laiton bas de gamme) s’utilise lui pour imiter l’or sur les médailles.
Les qualités de l’alliage peuvent varier selon les proportions de métaux utilisées mais on lui reconnaît une grande malléabilité et une bonne résistance à la corrosion.
Lorsque le cuivre est majoritaire, la patine peut virer au vert.
Une qualité “TTB”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de main en main et de poche en poche, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est, quant à lui, clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
L’Allemagne
- Position géographique : Europe centrale
- Régime politique actuel : République constitutionnelle parlementaire fédérale
- Capitale actuelle : Berlin
L’Histoire dans les grandes lignes
Des peuples “barbares” germains du Ier siècle de notre ère, perpétuelle source d’inquiétude pour l’Empire romain, à la domination du Royaume franc du Vème au Xème siècle, puis sous la coupe de Charlemagne, c’est d’abord au Moyen-âge, après la destitution de Charles III le Gros en 887, que le peuple germain existe en tant que tel.
Ce sera alors l’ère du Saint-Empire romain germanique qui durera du IXème à la fin du XVIIIème siècle. Empire à la longévité exceptionnelle qui ne s’éteindra que sous le feu roulant des Lumières, de la Révolution française voisine et de l’expansionnisme effréné de Napoléon Bonaparte.
Le XIXème siècle est agité et accouche finalement en 1871 du Kaiserreich (Empire allemand), un état fédéral avec à sa tête un Kaiser, un chancelier, et un parlement, le Reichstag. A la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, le Kaiser est renversé et l’Allemagne amputée de 13% de son territoire. Vient alors l’ère de la République de Weimar, minée dès le départ par le Traité de Versailles et la crise économique. Hitler entre en scène.
En 1932 il est nommé chancelier puis, grâce à la loi des pleins pouvoirs de 1933, instaure un système dictatorial. A la mort du président Hindenburg en 1934, voici donc venue l’ère du Troisième Reich, sa folie, sa main de fer, sa politique terrifiante, son nationalisme échevelé et son désir d’expansion sans limites. Le Troisième Reich et les forces de l’Axe ne capituleront qu’en mai 1945.
Après la Seconde Guerre mondiale et l’occupation des Alliés, dès 1949, l’Allemagne se scinde en deux et le rideau de fer descend alors que monte le mur de Berlin. Le mur ne chutera qu’en 1989 et l’Allemagne coupée en deux retrouvera enfin son unité perdue en 1990.
Monnaies
La devise allemande a toujours été le mark sous différentes formes. Le mot “mark” (ou marc) trouve son origine dans le Moyen- Âge. Au XIIème siècle, le mark possède une valeur directement liée au poids de métal qui le constitue.
Le mark en tant qu’unité monétaire n’est défini qu’en 1871 par le Reichstag. Il vaut alors 1/1395 livre d'or et est subdivisé en 100 pfennig.
Vient ensuite la réforme monétaire de 1923 suite à une inflation galopante (imaginez, 1 dollar vaut alors jusqu’à 11,7 milliards de mark) qui établit alors le Rentenmark contre hypothèque du capital du pays. 1 milliard de mark-papier équivaut alors à 1 Rentenmark. Une fois la situation stabilisée, en 1924, le Reichsmark est alors créé et convertible en or ou en devises. Celui-ci perdurera jusqu’en 1948.
En 1948, on passe à deux monnaies. La zone ouest (future RFA) utilise le Deutsche Mark et la zone est (future RDA) le mark est-allemand. Lors de la réunification de 1990, seul le Deutsche Mark (DM) subsistera.
En 2002, l’Allemagne passe à l’euro.
Les grandes inventions
Les allemands ont entre autres inventé l’imprimerie (Gutenberg au XVème siècle), l’automobile (Benz en 1885), l’aspirine (Felix Hoffmann, 1897), les rayons X (Wilhelm Conrad Röntgen, 1895) ou encore les filtres à café (Melitta Bentz, 1908).
Illustration: "Vue de l'Opéra et Unter den Linden, Berlin" par Eduard Gaertner (1845)