Allemagne, 5 Mark, Institut archéologique allemand
1979 - Hambourg - Argent - SUP
11.25 gr.
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “SUP”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de cette abréviation de prime abord obscure, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Superbe
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que si la pièce de monnaie a circulé, ce fut suffisamment peu pour que sa beauté originelle en soit presque intégralement préservée. L’usure est très peu visible et aucun autre défaut n’est a priori décelable sauf à disposer d’une loupe et d’un regard particulièrement affûté.
L’Allemagne
- Position géographique : Europe centrale
- Régime politique actuel : République constitutionnelle parlementaire fédérale
- Capitale actuelle : Berlin
L’Histoire dans les grandes lignes
Des peuples “barbares” germains du Ier siècle de notre ère, perpétuelle source d’inquiétude pour l’Empire romain, à la domination du Royaume franc du Vème au Xème siècle, puis sous la coupe de Charlemagne, c’est d’abord au Moyen-âge, après la destitution de Charles III le Gros en 887, que le peuple germain existe en tant que tel.
Ce sera alors l’ère du Saint-Empire romain germanique qui durera du IXème à la fin du XVIIIème siècle. Empire à la longévité exceptionnelle qui ne s’éteindra que sous le feu roulant des Lumières, de la Révolution française voisine et de l’expansionnisme effréné de Napoléon Bonaparte.
Le XIXème siècle est agité et accouche finalement en 1871 du Kaiserreich (Empire allemand), un état fédéral avec à sa tête un Kaiser, un chancelier, et un parlement, le Reichstag. A la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, le Kaiser est renversé et l’Allemagne amputée de 13% de son territoire. Vient alors l’ère de la République de Weimar, minée dès le départ par le Traité de Versailles et la crise économique. Hitler entre en scène.
En 1932 il est nommé chancelier puis, grâce à la loi des pleins pouvoirs de 1933, instaure un système dictatorial. A la mort du président Hindenburg en 1934, voici donc venue l’ère du Troisième Reich, sa folie, sa main de fer, sa politique terrifiante, son nationalisme échevelé et son désir d’expansion sans limites. Le Troisième Reich et les forces de l’Axe ne capituleront qu’en mai 1945.
Après la Seconde Guerre mondiale et l’occupation des Alliés, dès 1949, l’Allemagne se scinde en deux et le rideau de fer descend alors que monte le mur de Berlin. Le mur ne chutera qu’en 1989 et l’Allemagne coupée en deux retrouvera enfin son unité perdue en 1990.
Monnaies
La devise allemande a toujours été le mark sous différentes formes. Le mot “mark” (ou marc) trouve son origine dans le Moyen- Âge. Au XIIème siècle, le mark possède une valeur directement liée au poids de métal qui le constitue.
Le mark en tant qu’unité monétaire n’est défini qu’en 1871 par le Reichstag. Il vaut alors 1/1395 livre d'or et est subdivisé en 100 pfennig.
Vient ensuite la réforme monétaire de 1923 suite à une inflation galopante (imaginez, 1 dollar vaut alors jusqu’à 11,7 milliards de mark) qui établit alors le Rentenmark contre hypothèque du capital du pays. 1 milliard de mark-papier équivaut alors à 1 Rentenmark. Une fois la situation stabilisée, en 1924, le Reichsmark est alors créé et convertible en or ou en devises. Celui-ci perdurera jusqu’en 1948.
En 1948, on passe à deux monnaies. La zone ouest (future RFA) utilise le Deutsche Mark et la zone est (future RDA) le mark est-allemand. Lors de la réunification de 1990, seul le Deutsche Mark (DM) subsistera.
En 2002, l’Allemagne passe à l’euro.
Les grandes inventions
Les allemands ont entre autres inventé l’imprimerie (Gutenberg au XVème siècle), l’automobile (Benz en 1885), l’aspirine (Felix Hoffmann, 1897), les rayons X (Wilhelm Conrad Röntgen, 1895) ou encore les filtres à café (Melitta Bentz, 1908).
Illustration: "Vue de l'Opéra et Unter den Linden, Berlin" par Eduard Gaertner (1845)