France, 25 Ecu, Perpignan La Catalane
1994 - Argent - SPL
14.3 gr.
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “SPL”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de cette abréviation de prime abord obscure, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Splendide
Ce qui signifie - plus prosaïquement - qu’il est peu probable que la monnaie ait circulé, même entre quelques rares et blanches mains. Les traces de manipulations éventuelles restent presque imperceptibles et aucune patine ou autre oxydation n’est venue altérer la brillance de l’objet.
La France
- Position géographique : Europe de l’ouest
- Régime politique actuel : République constitutionnelle unitaire semi-présidentielle
- Capitale actuelle : Paris
L’Histoire dans les grandes lignes
Après de longues périodes d’occupations diverses, notamment par les romains, puis les invasions barbares des premiers siècles, c’est la conquête de la Gaule par le chef franc Clovis à la fin du Vème siècle qui préfigure de la naissance du Royaume de France et de la dynastie mérovingienne. Celle-ci sera suivie, au VIIIème siècle, par celle des carolingiens avec l’arrivée au pouvoir en 751 de Pépin le Bref.
Ce dernier et surtout son fils, Charlemagne, accroissent le territoire de manière exponentielle.
En effet, à la fin du VIIIème siècle, ce sont plus d’un million de kilomètres carrés qui sont sous la coupe du tentaculaire empire carolingien. En 800, Charlemagne est sacré empereur d’Occident.
A la mort de l’empereur, l’empire est finalement démantelé pour des raisons d’héritage. C’est son fils Charles qui hérite de la Francie Occidentale, qui couvre alors environ ⅔ du territoire actuel de la France. Se met alors en place un système féodal basé sur trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers-état et où le pouvoir royal tient relativement peu de place.
En 987, Hugues Capet inaugure la dynastie capétienne qui régnera plus de 8 siècles et fera évoluer la place du pouvoir royal. Au XIIème siècle, Philippe Auguste reconquiert une grande partie du territoire et, en 1190, le nom de France est employé de manière officielle.
Au XIIIème siècle, l’heure est à la religion et aux croisades avec Saint Louis.
Le XIVème siècle est quant à lui celui des grandes crises, la Guerre de Cent Ans contre les anglais, l’épidémie de peste noire de 1347 et diverses insurrections qui l’assombrissent. A la fin de XVème siècle, la Renaissance est amorcée en France avec notamment le règne de François Ier.
En 1539, le français devient la langue administrative officielle du royaume grâce à l'ordonnance de Villers-Cotterêts.
A l’aube du XVIème siècle, débute une lutte de longue haleine entre Charles Quint et le Saint-Empire romain germanique d’un côté et la France et François Ier - puis Henri II - de l’autre. Au gré de traités divers et variés, le territoire français est fluctuant.
Dans le même temps, la Renaissance flamboie. Léonard de Vinci est à la cour de François Ier et les châteaux de la Loire s’élèvent un à un, Blois, Chambord, Chenonceau… En 1535, Jacques Cartier découvre la Nouvelle France (futur Canada).
La seconde partie du XVIème siècle est marquée par les guerres de religions. En 1572, des milliers de huguenots (protestants) sont massacrés à la Saint-Barthélémy. C’est finalement le roi Henri IV (ancien protestant converti) qui y met fin avec l’Edit de Nantes, promulgué en 1598.
Le XVIIème siècle est celui de la monarchie absolue, des complots et des intrigues de cours. Si les Valois en étaient friands, les Bourbon se montrent à la hauteur de leurs royaux prédécesseurs. Henri IV assassiné, c’est Marie de Médicis, mère du jeune Louis XIII, qui devient régente. En 1617, Louis XIII fait assassiner le favori de celle-ci, Concini, et reprend la main, conseillé par le cardinal de Richelieu. De nouveau, les conditions de vie des protestants deviennent compliquées.
C’est également l’époque de la centralisation. L’atelier monétaire de Paris devient le plus important au détriment de ceux des provinces. Dans le même temps, c’est la reprise des hostilités avec le Saint-Empire romain germanique et la Guerre de Trente Ans.
Louis XIII décède en 1643 et le Soleil tarde à se lever.
Anne d’Autriche est régente, conseillée par le cardinal Mazarin. Après une accession au pouvoir difficile notamment en raison de la Fronde, Louis XIV s’installe finalement sur le trône, toujours accompagné du fidèle Mazarin. Le règne est long, parsemé de guerres, de grandes réformes et d’efforts constants de centralisation du pouvoir. L’édit de Nantes est révoqué.
Dans le même temps, la France rayonne sur le monde et les fastes de Versailles impressionnent. On colonise la Nouvelle France, la Guadeloupe ou encore la Louisiane.
Au XVIIIème siècle, c’est l’ère des Lumières sous le règne de Louis XV. C’est aussi la triste ère des négriers et du colonialisme. Si en Europe le territoire français s’étend, gagnant notamment la Corse ou la Lorraine, la fin de la Guerre de Sept Ans a pour conséquence des pertes coloniales importantes comme la Nouvelle France. La France ne conserve que quelques comptoirs en Inde.
A la fin du XVIIIème siècle et lors l’arrivée de Louis XVI au pouvoir, les finances sont au plus bas, minées par les guerres menées par ses prédécesseurs. La monarchie absolue a fait long feu. Le règne de Louis XVI prend fin avec la Révolution Française.
Arrivé au pouvoir en 1774, Louis XVI est finalement décapité en 1793.
En 1799, Bonaparte clôt le chapitre révolutionnaire avec le Consulat puis devient Napoléon Ier et fait de la France un empire. Si le personnage est controversé, il est également à l’origine de nombreuses réformes institutionnelles qui subsistent encore de nos jours. Il fonde notamment la Banque de France et rétablit les finances.
C’est également une époque de guerres incessantes et d’expansion à marche forcée. Napoléon Ier subit toutefois quelques revers notables comme la désastreuse campagne de Russie. En 1814, la France est envahie et l’empereur abdique. C’est le retour des Bourbon et de la royauté au pouvoir avec Louis XVIII qui semble stabiliser la situation. C’est compter sans la pugnacité de Napoléon qui fera son grand retour pour les Cent-Jours avant d’être définitivement exilé à Sainte-Hélène après la bataille de Waterloo.
Suite à ce bref intermède, Louis XVIII et la Restauration reprennent la main. Mais si Louis XVIII sait être conciliant, son successeur, Charles X, commet l’erreur de vouloir pleinement restaurer l’ancien régime dans une France post-révolutionnaire. En 1830, c’est la révolution des Trois Glorieuses. Les Bourbon cèdent la place aux d’Orléans par l’intermédiaire de Louis-Philippe, roi des Français (et non plus de France, et la différence est de taille).
En 1848, la Seconde République voit le jour. Suffrage universel masculin et abolition de l’esclavage sont votés. La jeune république peine toutefois à s’imposer et fait le lit du coup d’état habilement mené par Napoléon Louis Bonaparte à la fin 1851. Retour à l’empire, sous Napoléon III.
La France fait encore sa révolution, mais industrielle cette fois.
Le crédit et la création de sociétés sont facilités et de grands travaux sont entrepris comme notamment ceux d'Haussmann à Paris. La politique étrangère française se mêle de diverses guerres en tant qu’alliée, asseyant ainsi son importance. C’est finalement la guerre contre la Prusse qui sonnera le glas de l’empire en 1870. Retour à la république. La troisième tentative sera la bonne.
La Troisième République est proclamée en 1870 et perdure jusqu’en 1940.
Si le XIXème siècle est chaotique, au début du XXème siècle, l’heure est au modernisme et aux grandes réformes : liberté de la presse, syndicalisme, création d’associations et de partis politiques, divorce… L’heure est également aux symboles : buste de Marianne représentant la république, Marseillaise en tant qu’hymne national et 14 Juillet jour de fête nationale.
En 70 ans, la troisième république verra passer une Guerre Mondiale, les années folles et une crise économique majeure, mondiale elle aussi.
Les années défilent, la république demeure…
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Après la défaite de 1940, l’Occupation, la Résistance et la Libération, il est temps de refonder la République. C’est la naissance de la quatrième du nom, en 1946.
Tout est à reconstruire et la période est celle d’une grande croissance économique mais aussi celle de la modernisation et de nationalisations stratégiques, augurant des Trente Glorieuses. La politique étrangère s’avère toutefois plus délicate : la décolonisation est en marche. A la guerre d’Indochine, succède la guerre d’Algérie… et la fin de la Quatrième république.
Le 1er juin 1958, le général de Gaulle demande la rédaction d’une nouvelle constitution.
La Cinquième république est née.
La France est encore sous ce régime semi-présidentiel de nos jours.
Monnaies françaises
La France a connu, au cours de son histoire, plusieurs monnaies, plusieurs systèmes monétaires et de nombreuses périodes de transition. De Charlemagne jusqu’au XIème siècle, il est parfois complexe de s’y retrouver. Charlemagne impose pour son empire un système basé sur le denier argent, système qui perdure jusqu’à la Révolution.
Une livre vaut alors 20 sous et 240 deniers.
Rappelons à toutes fins utiles que la livre est une unité de poids pour évaluer la quantité de métal précieux qui doit être présente dans une monnaie.
Dans un premier temps, la livre Parisis (de Paris donc) circule et continue de côtoyer d’autres monnaies jusqu’en 1667. La livre Tournois (atelier de Tours) est censée la remplacer dès le XIIIème siècle. Il est cependant à noter que de la mort de Charlemagne à l'avènement d’Hugues Capet, le pouvoir royal a peu d’impact sur l’émission des monnaies et, avec le système féodal, la moindre petite baronnie se fait fort de frapper ses propres monnaies.
Au XIème siècle, sa majesté Hugues Capet tape du poing sur la table et les choses se régulent.
L’effigie du roi apparaît désormais sur toutes les frappes. Le franc fait ensuite ses premières (et brèves) apparitions.
Tout d’abord le franc or dit “à cheval” de Jean II le Bon en 1360. Il est ensuite abandonné pour revenir en 1575, sous Henri III. Il est en argent et il vaut alors une livre. Il est de nouveau laissé pour compte sous Louis XIII et l’écu prend sa place.
En 1640, Louis XIII procède à une grande réforme monétaire.
Il garde l’écu or (5 livres tournois), crée le fameux louis d’or qui vaut deux écus (soit environ 11 livres et 2 sols), introduit l’écu argent (6 livres) et le liard en cuivre. Le système perdure alors jusqu’à la Révolution française.
La Révolution marque les “vrais” grands débuts du franc.
On commence toutefois doucement, se contentant de supprimer l’effigie de Louis XVI sur les monnaies en 1792. A cette époque a lieu également la première diffusion de “papier monnaie”, avec les assignats. C’est en 1795 que naît le franc révolutionnaire et que le système décimal est mis en place. Un franc argent se divise alors en 10 décimes et 100 centimes, il remplace la livre tournois et vaut officiellement 1 livre 0 sol et 3 deniers. En 1799, toute comptabilité doit être obligatoirement tenue en franc.
En 1803, le franc germinal fait son apparition.
On a alors des monnaies d’¼, ½, ¾, 1, 2 et 5 francs en argent ainsi que des monnaies de 20 et 40 francs en or (les fameux “Napoléon”).
Avec la Première Guerre mondiale, l’économie mondiale est fortement secouée. En 1928, le franc Germinal fait place au franc Poincaré qui marque une dévaluation de 80% de feu le franc Germinal. La Grande Dépression suit, puis la Seconde Guerre mondiale et les dévaluations également.
En 1958, le général de Gaulle lance une grande réforme monétaire. C’est la naissance du nouveau franc qui vaut alors 100 “anciens” francs.
En janvier 2002, c’est la fin du franc, et l’euro est mis en circulation.
Les grandes inventions
Les français ont inventé, entre autres, la baïonnette (Vauban, 1671), le niveau à bulle (Melchisédech Thévenot, XVIIème siècle), le bidet (XVIIIème siècle), le réverbère (Dominique-François Bourgeois, 1744), l’automobile (Nicolas Joseph Cugnot et Amédée Bollée, XVIIIème et XIXème siècle), l’eau de Javel (Claude-Louis Berthollet , 1785), la montgolfière (les frères Montgolfier, 1783), la guillotine (docteur Guillotin, 1789), les allumettes (Charles Sauria, XIXème siècle), le stéthoscope (René Laennec, 1819), la photographie (Nicéphore Niépce, 1825), la bande Velpeau (Velpeau, 1860), la poubelle (Eugène Poubelle, 1884), le cinéma (Louis et Auguste Lumière, 1895), le néon (Georges Claude, 1910) ou encore l’horloge parlante (Ernest Esclangon, 1933) .
Illustration: "Boulevard parisien" par Akseli Gallen-Kallela (1885)