Monnaie, Italie, Vittorio Emanuele III
Lira - 1922 - Rome - TB+ - Nickel - KM:62
8 gr.
Du nickel
Si le nickel eut sa place dans l’Antiquité, ce fut sous forme d’alliage, faute de pouvoir le séparer de ses compagnons de minerai. Il ne fut isolé pour la première fois qu’en 1751 par Axel Fredrick Cronsted.
Son nom a une origine amusante. En effet, le minerai duquel il a été extrait provenait d’Allemagne et ressemblait à du cuivre. Les mineurs le nommèrent alors Kupfernickel, autrement dit “Cuivre du Malin”. Une référence à un lutin de la mythologie germanique qui jouait de mauvais tours dans les mines.
Le nickel est un métal dur, de couleur argentée et d’aspect brillant, résistant à l’usure.
Les premières monnaies en nickel furent émises par la Suisse en 1881. La France ne suivit qu’en 1903 avec les monnaies de 25 centimes gravées par Henri-Auguste-Jules Patey.
Ce métal ne devient réellement populaire qu’après la Première Guerre mondiale en raison de la raréfaction de l’argent. Il a malheureusement deux points négatifs qui font baisser sa côte à l’état pur ces dernières années : son coût qui a augmenté (il est désormais deux fois plus cher que le cuivre) et sa dureté qui met les coins à l’amende.
On lui préfère donc souvent des alliages comme le cupronickel.
L'Italie
- Position géographique : Europe du sud
- Régime politique actuel : République parlementaire
- Capitale actuelle : Rome
L’Histoire dans les grandes lignes
Vème siècle de notre ère. L’Empire romain d’occident jette ses derniers feux. Le dernier empereur, Romulus Augustule (dont on appréciera l’ironie du nom) est mis à bas par un certain Odoacre en 476. Celui-ci, modeste (ou réaliste), ne se déclare plus que roi d’Italie. Se succèdent alors sur le territoire les Ostrogoths, les Vandales, l’Empire byzantin puis les Lombards.
Au Moyen-âge, puis à la Renaissance dont elle est le berceau, l’Italie est un amas hétéroclite de cités indépendantes, de duchés, républiques et autres principautés. Le nord étant dominé d’abord par Charlemagne puis par le Saint-Empire romain germanique. On y trouve également, plus au sud, les Etats pontificaux. Après quoi, c’est Napoléon Bonaparte qui viendra mettre un coup de pied dans la fourmilière de la botte en y créant moultes républiques locales alliées de la France.
C’est au XIXème siècle seulement que l’unification commence à se formaliser mettant fin à l'époque des États italiens. La première proclamation d’un royaume d’Italie se fait en 1861, même si le royaume reste “partiel”. Et ce n’est qu’en 1871 que l’on peut considérer le royaume comme étant “au complet” sous le régime d’une monarchie constitutionnelle dont Rome est la capitale. De la multitude d’entités italiennes initiales, seules subsisteront la République de Saint-Marin et l'État du Vatican.
Après la Première Guerre mondiale, tout comme en Allemagne, c’est le sentiment d’avoir été floué par le Traité de Versailles et la crise économique qui favorisent la montée au pouvoir de Benito Mussolini. C’est en 1922, après la marche sur Rome, qu’il prend la tête du gouvernement que lui confie le roi Victor-Emmanuel III. Et tout comme en Allemagne, la montée du pouvoir fasciste se fera dans la violence et dans les urnes. En 1925 et 1926, le Duce pose les bases d’un État autoritaire avec les lois fascistissimes.
L’Italie est partie prenante dans les forces de l’Axe, aux côtés de l’Allemagne et du Japon, pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1943, les Alliés débarquent en Sicile et le roi ordonne l’emprisonnement de Mussolini qui sera délivré par les allemands. C’est alors le temps d’une Italie coupée en deux entre les Alliés au sud et l’occupation allemande au nord. C’est le temps de la guerre civile et le pays n’est plus qu’un immense champ de bataille. C’est finalement en 1945 que le Duce en fuite est intercepté par des partisans communistes et pendu.
1946 sonne le glas de la monarchie italienne grâce à un référendum. La République italienne est proclamée avec un régime parlementaire. Humbert II, dernier roi d’Italie qui n’aura régné que 35 jours, quitte le trône et part pour le Portugal sans abdiquer. En 1948, il est interdit à tout membre de la famille royale de revenir sur le sol italien.
Monnaies
Avant l’unification de 1861, le territoire italien est tellement morcelé, souvent occupé, écartelé et politiquement mouvant qu’il est difficile de résumer en quelques lignes un historique clair.
Retenons-en quelques monnaies notables. Le florin en or (fiorino), créé en Toscane en 1252, qui est utilisé comme monnaie internationale. En 1282, c’est Venise qui frappe son premier ducat en or et fait de l’ombre au florin. Puis, au XVIIIème, sous l’influence autrichienne, c’est le grand retour du florin et l’arrivée du gulden. Mais il faut également compter avec le genovino de la République de Gênes, le scudo des Etats pontificaux, le ducat de Naples et de Sicile ou encore la couronne du Trentin. En Sardaigne, depuis le XVIème siècle, on utilise la livre.
Et pourtant, l’on finit par revenir aux sources. En effet, au tout début de notre ère, était la libra (livre romaine). Une unité de poids. En 790, Charlemagne décide de faire de cette unité de poids une unité monétaire pour son empire. Ainsi naît la lire d’argent qui pèse 325 grammes et vaut 240 deniers où que l’on se trouve en terre carolingienne.
Et c’est un autre empereur, Napoléon Ier, qui la remettra au goût du jour en tant que première monnaie de “son” Royaume d’Italie en 1806. La lire italienne, tout comme le franc, se doit de peser 5 grammes d’argent et porte la mention “Napoléon, empereur et roi”.
L’Italie n’achève toutefois sa réelle unité monétaire que lors de la réunification complète du royaume. En 1862, la lire (₤) est seule à circuler, pèse 4,5 grammes d’argent et est subdivisée en 100 centimes.
La lire perdurera et fluctuera au gré des périodes de crise, d’inflation ou de croissance, jusqu’à l’arrivée de l’euro en 2002.Les grandes inventions
Les italiens ont inventé, entre autres, la pile électrique (Alessandro Volta, 1800), la radio (Guglielmo Marconi, 1895), le piano (Bartolomeo Cristofori, 1709), les lunettes (XIIIème siècle) ou encore le moteur à combustion (Eugenio Barsanti et Felice Matteucci, 1854).
Illustration: "Piazza Navona, Rome" par Gaspar Van Wittel (1699)