Italie, 10 Euro Cent, 2006
Rome - SPL - Laiton - KM:213
4.1 gr.
Du laiton
Le laiton a eu de nombreux noms au cours de l’histoire… On l’appelle aussi bien orichalque (aurichalcum) chez les romains et les grecs, bronze florentin ou vénitien, cuivre jaune, similor ou bien encore tombac. Son nom change en fonction des proportions de la recette et de son origine mais la composition de cet alliage reste : un mariage esthétique réussi entre le zinc et le cuivre.
L’alliage est d’humeur variable et de couleur changeante : plus le zinc domine, plus sa teinte blanchit, plus le cuivre domine plus il se pare de reflets mordorés.
Sous sa forme monétaire, on en trouve trace au premier siècle av. J.-C., du côté de l’Asie mineure, plus probablement dans le Royaume du Pont. Son usage se répandra ensuite en Asie et en Europe. Auguste le substitue notamment au bronze pour certains dupondii et sesterces. Beaucoup plus tard, au XVIIIème siècle, il est fréquemment utilisé pour les jetons. Le pinchbeck (un laiton bas de gamme) s’utilise lui pour imiter l’or sur les médailles.
Les qualités de l’alliage peuvent varier selon les proportions de métaux utilisées mais on lui reconnaît une grande malléabilité et une bonne résistance à la corrosion.
Lorsque le cuivre est majoritaire, la patine peut virer au vert.
Une qualité “SPL”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de cette abréviation de prime abord obscure, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Splendide
Ce qui signifie - plus prosaïquement - qu’il est peu probable que la monnaie ait circulé, même entre quelques rares et blanches mains. Les traces de manipulations éventuelles restent presque imperceptibles et aucune patine ou autre oxydation n’est venue altérer la brillance de l’objet.
L'Italie
- Position géographique : Europe du sud
- Régime politique actuel : République parlementaire
- Capitale actuelle : Rome
L’Histoire dans les grandes lignes
Vème siècle de notre ère. L’Empire romain d’occident jette ses derniers feux. Le dernier empereur, Romulus Augustule (dont on appréciera l’ironie du nom) est mis à bas par un certain Odoacre en 476. Celui-ci, modeste (ou réaliste), ne se déclare plus que roi d’Italie. Se succèdent alors sur le territoire les Ostrogoths, les Vandales, l’Empire byzantin puis les Lombards.
Au Moyen-âge, puis à la Renaissance dont elle est le berceau, l’Italie est un amas hétéroclite de cités indépendantes, de duchés, républiques et autres principautés. Le nord étant dominé d’abord par Charlemagne puis par le Saint-Empire romain germanique. On y trouve également, plus au sud, les Etats pontificaux. Après quoi, c’est Napoléon Bonaparte qui viendra mettre un coup de pied dans la fourmilière de la botte en y créant moultes républiques locales alliées de la France.
C’est au XIXème siècle seulement que l’unification commence à se formaliser mettant fin à l'époque des États italiens. La première proclamation d’un royaume d’Italie se fait en 1861, même si le royaume reste “partiel”. Et ce n’est qu’en 1871 que l’on peut considérer le royaume comme étant “au complet” sous le régime d’une monarchie constitutionnelle dont Rome est la capitale. De la multitude d’entités italiennes initiales, seules subsisteront la République de Saint-Marin et l'État du Vatican.
Après la Première Guerre mondiale, tout comme en Allemagne, c’est le sentiment d’avoir été floué par le Traité de Versailles et la crise économique qui favorisent la montée au pouvoir de Benito Mussolini. C’est en 1922, après la marche sur Rome, qu’il prend la tête du gouvernement que lui confie le roi Victor-Emmanuel III. Et tout comme en Allemagne, la montée du pouvoir fasciste se fera dans la violence et dans les urnes. En 1925 et 1926, le Duce pose les bases d’un État autoritaire avec les lois fascistissimes.
L’Italie est partie prenante dans les forces de l’Axe, aux côtés de l’Allemagne et du Japon, pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1943, les Alliés débarquent en Sicile et le roi ordonne l’emprisonnement de Mussolini qui sera délivré par les allemands. C’est alors le temps d’une Italie coupée en deux entre les Alliés au sud et l’occupation allemande au nord. C’est le temps de la guerre civile et le pays n’est plus qu’un immense champ de bataille. C’est finalement en 1945 que le Duce en fuite est intercepté par des partisans communistes et pendu.
1946 sonne le glas de la monarchie italienne grâce à un référendum. La République italienne est proclamée avec un régime parlementaire. Humbert II, dernier roi d’Italie qui n’aura régné que 35 jours, quitte le trône et part pour le Portugal sans abdiquer. En 1948, il est interdit à tout membre de la famille royale de revenir sur le sol italien.
Monnaies
Avant l’unification de 1861, le territoire italien est tellement morcelé, souvent occupé, écartelé et politiquement mouvant qu’il est difficile de résumer en quelques lignes un historique clair.
Retenons-en quelques monnaies notables. Le florin en or (fiorino), créé en Toscane en 1252, qui est utilisé comme monnaie internationale. En 1282, c’est Venise qui frappe son premier ducat en or et fait de l’ombre au florin. Puis, au XVIIIème, sous l’influence autrichienne, c’est le grand retour du florin et l’arrivée du gulden. Mais il faut également compter avec le genovino de la République de Gênes, le scudo des Etats pontificaux, le ducat de Naples et de Sicile ou encore la couronne du Trentin. En Sardaigne, depuis le XVIème siècle, on utilise la livre.
Et pourtant, l’on finit par revenir aux sources. En effet, au tout début de notre ère, était la libra (livre romaine). Une unité de poids. En 790, Charlemagne décide de faire de cette unité de poids une unité monétaire pour son empire. Ainsi naît la lire d’argent qui pèse 325 grammes et vaut 240 deniers où que l’on se trouve en terre carolingienne.
Et c’est un autre empereur, Napoléon Ier, qui la remettra au goût du jour en tant que première monnaie de “son” Royaume d’Italie en 1806. La lire italienne, tout comme le franc, se doit de peser 5 grammes d’argent et porte la mention “Napoléon, empereur et roi”.
L’Italie n’achève toutefois sa réelle unité monétaire que lors de la réunification complète du royaume. En 1862, la lire (₤) est seule à circuler, pèse 4,5 grammes d’argent et est subdivisée en 100 centimes.
La lire perdurera et fluctuera au gré des périodes de crise, d’inflation ou de croissance, jusqu’à l’arrivée de l’euro en 2002.Les grandes inventions
Les italiens ont inventé, entre autres, la pile électrique (Alessandro Volta, 1800), la radio (Guglielmo Marconi, 1895), le piano (Bartolomeo Cristofori, 1709), les lunettes (XIIIème siècle) ou encore le moteur à combustion (Eugenio Barsanti et Felice Matteucci, 1854).
Illustration: "Piazza Navona, Rome" par Gaspar Van Wittel (1699)