Duché de Milan, Ludovico Maria Sforza, Double Ducat
1494-1500 - Milan - Or - SUP
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Buste cuirassé de Ludovico Maria Sforza à droite.
Ludovico en armure médiévale, brandissant une épée et portant un heaume cimé, sur à cheval à droite, tous deux décorés de la guivre de Milan.
Exceptionnelle monnaie, chef d'œuvre de la renaissance italienne et probablement une des plus impressionnantes émissions monétaire de son temps, représentative de l'incroyable bouillon culturel qu'était Milan en cette fin de XIVème siècle. Aucun ducat simple n'a été frappé, seul le double existe et témoigne de la volonté d'impression de prestige et de supériorité sur les autres monnayages qu'a désiré Ludovico Maria Sforza. On notera l'intéressante transition entre un revers à la représentation encore très médiévale et un portrait au droit dans le plus pur style de la renaissance italienne. Le cheval est caparaçonné de la guivre et du fouet utilisé par saint Ambroise pour chasser les hérétiques d'Italie. On retrouve ces éléments sur l'armure ainsi que sur le cimier du cavalier. On retrouve à 12h en début de légende au droit une intéressante représentation de la tête de saint Ambroise, saint patron de la ville de Milan, reconnaissable dans l'iconographie de ce siècle à sa longue barbe et sa mitre épiscopale. Exemplaire tréflé de façon plutôt visible et présentant quelques très légères cassures de coin. Traces de plâtre au revers encore présentes sur le cheval, indiquant une probable prise d'empreintes afin d'effectuer un moulage. Exemplaire malheureusement nettoyé et présentant quelques hairlines. MIR: 228.
LVDOVICVS' M' SF' AN-GLVS' DVX' MLI
+PP' ANGLIE' Q3' CO' AC' IANVE' D' ZC'
6.98 gr
De l’or
Si de nos jours l’or s’est fait un nom en tant que roi des métaux précieux, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, par exemple, dans la Grèce antique, le bronze de Corinthe lui était largement considéré comme supérieur. Pourtant, avec le temps, il a su s’imposer comme le prince de la monnaie même s’il se dispute fréquemment la première place avec l’argent au titre d’étalon.
Pourtant, d’autres métaux semblent bien plus précieux que cette paire, comme le rhodium ou le platine. Certes. Mais si le minerai n’est pas assez disponible, comment fabriquer des monnaies en quantité suffisante ? Il s’agit donc là d’un équilibre subtil à trouver entre rareté et disponibilité.
Mais il y a mieux, l’or est non seulement quasiment inaltérable, quelles que soient les conditions de stockage (et le fond des poches n’est pas le plus précieux des écrins) mais également malléable (les coins et les graveurs le remercient).
Voici donc le cocktail idéal pour battre monnaie sans tarder, et on ne s’en est pas privé !
Son nom vient du latin aurum et son symbole chimique est Au. Son origine est probablement extra-terrestre, il s’agirait en effet de poussière d’étoiles dégagée suite à une collision violente entre deux étoiles à neutrons. Non seulement précieux, mais également poète…
Les premières monnaies en or furent frappées par les rois Lydiens, probablement entre le VIIIème et le VIème siècle av. J.-C.. Si de nos jours les seules frappes en or sont celles de monnaies d’investissement (monnaies lingots) ou en tant que séries limitées à destination des collectionneurs, ce ne fut pas toujours le cas. Et l’or circula longuement de mains en mains et d’époque en époque, des gisements aurifères antiques du fleuve Pactole aux premières années du XXème siècle.
En tant que métal précieux, au même titre que l’argent, l’or est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Même si, de nos jours, la valeur pour le collectionneur dépasse fréquemment largement celle du métal…
Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’or, au naturel trop malléable, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’or entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’or à 999‰, soit 999 parts d’or pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “SUP”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de cette abréviation de prime abord obscure, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Superbe
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que si la pièce de monnaie a circulé, ce fut suffisamment peu pour que sa beauté originelle en soit presque intégralement préservée. L’usure est très peu visible et aucun autre défaut n’est a priori décelable sauf à disposer d’une loupe et d’un regard particulièrement affûté.